Category: Livres,Romans et littérature,Livres de référence
Res publica : Histoire romaine de la chose publique (Ouvertures) Details
Qu’est-ce qu’une république ? Pour répondre à cette question d’actualité, il faut plonger au cœurde la Rome antique.Ce livre est le premier à étudier la notion de res publica, à questionner son incomplétude – peut-être même son vide occasionnel – et ses processus de formalisation ; à l’étudier dans toute son extension problématique et chronologique : il explore les questions et les enjeux conflictuels qui ont donné à ces deux mots, et par extension à celui de république, une épaisseur remarquable au point de les rendre intraduisibles.Une telle démarche, nécessairement historique et philosophique, se déprend de l’approche classique qui, à la recherche de quelque essence originelle, postule un « républicanisme » antique déduit des concepts modernes.Il s’agit tout au contraire d’une vaste enquête sur la façon dont les Romains appréhendèrent et utilisèrent la res publica à différents moments de leur histoire. On comprend alors pourquoi l’expérience romaine, fondamentalement inégalitaire, garde jusqu’ici une telle force d’attraction pour qui tente de penser la chose publique.Claudia Moatti est professeure d’histoire romaine à l’Université de Paris 8 et à l’University of Southern California. Ses recherches portent, principalement, sur l’histoire politique et les transformations intellectuelles de la Rome antique et sur la capacité des États méditerranéens à contrôler leurs territoires et le mouvement des hommes.
Reviews
Le mot "République" est utilisé aujourd'hui par les hommes politiques, comme si sa définition était acquise et définitive, et si vous n'êtes pas d'accord avec cette définition, vous êtes donc un "ennemi de la République".Claudia Moatti en a décidé autrement, et d'ailleurs, elle est beaucoup plus qualifiée que nos politiciens pour nous expliquer en quoi consiste la fameuse "res publica".Le livre commence par de l'étymologie, la moindre des choses. Inutile de connaître le latin puisque tout est traduit.Pour le reste, on suit l'histoire politique de Rome, de la République à l'Empire, pour découvrir que, hé bien oui, il y a quand même un petit hic, dans la "res publica", chacun y met ce qu'il veut !C'est tout le mérite de l'ouvrage, de dénouer les fils de l'Histoire pour nous faire comprendre l'évolution et les ajouts fait à ce terme, C.Moatti arrive tout de même à retenir trois définitions concrètes, p. 239 : "Des expériences et débats, trois conceptions de la res publica se dégagent à la fin du premier siècle : l'une, populaire, reconnaît au peuple un pouvoir d'agir, d'élire certes mais aussi de destituer, et se réfère aux sécessions de la plèbe [?] l'autre, optimate, valorise l'unité juridique entre un peuple incapable d'agir seul et des magistraits pleinement responsables [?] enfin une troisième, que l'on pourrait appeler optimate de la deuxième heure, défend la res publica comme un Etat de droit [?] C'est dans la lutte contre les imperatores, et ensuite contre le césarisme que s'achève la théorisation de la res publica comme puissance publique intouchable, vénérable aussi, potentiellement immortelle, servie pas un Sénat et un peuple unis."On verra vers la fin du livre que Caracalla, lui, voyait la "res publica" comme un terme civilisationnel, demandant à tout les citoyens de se réunir autour des dieux romains, conséquence de son fameux édit.La professeure, en conclusion, propose plutôt de "trouver une matrice, un "germe", et explorer ses potentialités" que de chercher une définition exacte. Elle termine par cette phrase si juste : "[?] que la chose publique est incertaine et imprécise, fluctuante et ouverte, en tant qu'elle est du ressort des CITOYENS (c'est moi qui crie), l'effet même de leur rapport conflictuel, de leur disensus originaire et surmontable, seule condition de la politique comme monde commun."Le livre est parfois ardu mais ça fait du bien au cerveau, il entre parfois un peu trop dans les détails/débats universitaires (des notes de bas de pages qui en font la moitié), mais il est désormais, je pense, une référence.Claudia Moatti a bonne réputation et on comprend pourquoi, il est indéniable que ses livres sont importants, pour la compréhension de l'Antiquité, pour la compréhension de notre culture politique. Son livre précédent : "La Raison de Rome" le prouve aussi, classique à lire absolument, avant ou après celui-ci.
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